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Avec sa décision (son décret) no 1487 /2007 (dans ce qui suit: décret), le plus haut pouvoir législatif slovaque, le Conseil National Slovaque (CNS) a pris une décision stupéfiant la majorité de l’opinion publique démocratique du monde. La décision est inconciliable avec les principes de l’Europe unie du XXIe siècle et avec les droits de l’homme – d’après ce qui suit: 1. Le préambule de la décision formule des buts sonores et creux, évoquant les relations interétatiques des pays d’Europe centrale et orientale durant les décennies communistes, comme par exemple „l’intention du développement des rapports de bon voisinage avec la République hongroise”. D’une part, l’écart entre les intentions déclarées et les faits est infranchissable, et d’autre part, ce qui serait honnête, c’est s’efforcer d’établir des rapports de bon voisinage entre les Slovaques et les Hongrois, y compris les Hongrois de la Slovaquie, plus de 600.000 personnes. 2. Le premier point de la décision déclare que les décrets de Benes et les autres
règles juridiques frustratoires qui les complètent (dans ce qui suit: les décrets
de Benes) ont été formulés d’après les principes juridiques internationaux de la
conférence de Potsdam entre les trois grandes puissances victorieuses. Ce qui n’est
conforme à la vérité qu’en partie : en mettant à l’ordre du jour la question de
l'expulsion des Allemands, la conférence de Potsdam a fait survivre le principe
de la culpabilité collective, échoué d’ailleurs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Néanmoins, la conférence de Potsdam n’a pas été prédestinée à décider de qualité
de principe juridique international. Et il faut y ajouter qu’elle ne l’a pas fait.
Il n’est pas nécessaire de prouver que depuis, la culpabilité collective n’est pas
devenue un principe juridique reçu / généralement accepté, le droit international
la refuse carrément. Par la suite, même la décision incriminée condamne verbalement
- avec l’intention évidente de tromper l’opinion publique - le principe de la culpabilité
collective. La culpabilité collective qui a entièrement déterminé la politique (tchéco)slovaque
de l’époque envers les minorités hongroise et allemande entre 1944 et 1948, et grâce
à son attachement intransigeant aux décrets de Benes, cette politique slovaque est,
dans un certain sens, caractérisée même aujourd’hui par l’acceptation du principe
de la culpabilité collective. Nous pouvons tout particulièrement déceler cette intention
trompeuse / frustratoire dans le 2e point de la décision Sans prétendre à l’exhaustivité, voilà quelques donnés pour appuyer les faits indéniables : • A la suite du décret no 88/1945 de Benes, sous prétexte des travaux publics, à l’aide des forces militaires et des gendarmes, les autorités tchécoslovaques ont déporté en deux étapes (y compris des malades, des vieux, des femmes enceintes et des étudiants) - selon leur propre statistique – 9247, ou plutôt 41.666 Hongrois (d’après l’estimation hongroise environ 80.000 Hongrois ont été concernés par la déportation) en Bohême. Le but reconnu en était de les remplacer par des slaves, c’est-à-dire changer la carte ethnique de la Slovaquie. Ce but est appuyé d’une part par le décret no 28/1945, valable seulement sur les territoires tchèques, dont le titre dit explicitement : « introduction des terrains des Allemands et des Hongrois et des autres ennemis de l’Etat par des paysans tchèques, slovaques et d’autres slaves ; d’autre part, par le fait que seulement une partie des personnes expulsées a pu rentrer en Slovaquie, plusieurs années plus tard, et en général pas dans leurs propres maisons. Il faut ici mentionner que les Hongrois de Slovaquie (ainsi les déportés aussi) n’avaient plus la nationalité slovaque au moment de leur déportation car ils en ont été privés collectivement (à la suite du décret no 33/1945 de Benes). • D’après le décret no 108/1945 de Benes et l’arrêté no 64 et 104/1945 du CNS, on a confisqué – le décret no 5/1945 de Benes a déjà été rédigé plus tôt sur la confiscation des biens (p. ex. le CNS n’a pas laissé ce décret entrer en vigueur en Slovaquie parce que le jugement de l’acquisition de propriété était différent dans l’Etat slovaque fasciste de 1939 à 1944 et sous le Protectorat de Bohême-Moravie, il a donc créé à sa place sa propre source de droit du même contenu : arrêté no 50/1945) – les biens de tous les Hongrois de Slovaquie, soient ceux d’une personnes privée, d’un parti, d’une association ou d’une union de toute nature. A la suite de l’arrêté présidentiel no 4/1945 du CNS, on a confisqué aux Hongrois (et dans une moindre mesure aux Allemands) 595.222 ha de terre (dont 300.000 ha de forêt) ce qui signifie 73.304 cas et 293 communes hongroises. Bien sûr, dans la plupart des cas, ces biens n’ont jamais été rendus à leur propriétaire légal. • On a fermé les écoles des Hongrois, presque sans exception. Bien avant Benes, le 6 septembre 1944, c’était la décision du corps dirigeant du mouvement nommé insurrection nationale slovaque qui avait également le nom de Conseil National Slovaque (arrêté no 6/1944 du CNS). A cette époque-là, l’autorité de la Tchécoslovaquie ne s’est pas encore étendue sur la zone de la Haute-Hongrie (aujourd’hui le Sud de la Slovaquie) que le premier arbitrage de Vienne (autorisation quadripartite - anglaise, française, allemande et italienne – et décision arbitrale germano-italienne) a rendu à la Hongrie en 1938, par des voies pacifiques, avec une majorité hongroise d’environ 90%. Mais, à l’époque (non plus), ce fait n’a dérangé personne. • On a renvoyé les Hongrois (et les Allemands) des fonctions publiques, et comme personnes jugées inconsistantes du point de vue national, il était également interdit de les employer dans le secteur privé (arrêtés no 69 et 99/1945 CNS). Seulement les Slaves, crédibles du point de vue national et politique, pouvaient devenir juge, avocat ou notaire (arrêté no 82/1945 CNS) Et nous pourrions encore continuer longuement, car les mesures frustratoires ne se sont pas achevées avec les élections de l’assemblée nationale provisoire, juste au contraire (p. ex. d’après la loi 28/1946, les Hongrois n’avaient pas de droit de vote, ni actif, ni passif lors des élections). Il faut mentionner ce fait, car avec la loi constitutionnelle 57/1946, l’assemblée nationale provisoire a promulgué les décrets de Benes tout en gardant la vigueur originale. C’est le 3e point de la décision qui montre le vrai mobile quand il déclare que la situation juridique et les rapports de propriété créés à la suite des décrets de Benes (y compris les décisions des pouvoirs officiels tchécoslovaques et les arrêtés du CNS) sont indiscutables, inchangeables et immuables. Principes de base juridiques: Cette jurisprudence est discutable, dans le sens qu’elle est postérieure aux faits incriminés, mais elle est surement opposable à la décision n° 1487 de l’année 2007 du Conseil National Slovaque, qui confirme les abus commis à la période incriminée, mais selon notre point de vue, il nous ouvre le chemin à notre requête pour réclamer réparation par les voies juridiques indiquées par la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Ajoutons que l’exclusion de la prescription des droits à la réparation des dommages subits ne pourra que retarder la régularisation du problème. • avec le Traité de Maastricht, instituant l’Union Européenne et complété par le Traité d’Amsterdam, notamment son article 6, alinéas 1 et 2, qui stipulent que l’Union Européenne respecte et protège les Droits et libertés fondamentaux de l’Homme, garantis par la Convention Européenne, signée à Rome le 4 novembre 1950, lesquels « découlant des traditions constitutionnelles communes des Etats membres » . En conséquence, même le traité fondamental de l’Union Européenne est lésé par les « Décrets Benes » et les décisions du Conseil National Slovaque, étant donné que ces articles défendent le droit à la propriété. Ce droit à la propriété n’est toujours pas reconnu à ces ex-propriétaires spoliés ni à leurs descendants. • L’autre argument avancé par les défenseurs des «Décrets Benes» est que tout cela relève de l’histoire du droit, car ces décrets ne sont plus à la base de nouvelles décisions. A ces arguments, nous répliquons : Quelle est la situation des personnes
restées en Tchéquie ? Avec les expulsés, avec ceux qui étaient encore enfants à
cette époque et qui n’ont pu bénéficier de l’enseignement en langue maternelle,
avec l’absence de réparations données suite à ces expulsions et expropriations,
et surtout selon la jurisprudence établie à la suite de ces spoliations qui déclare
que ces discriminations restent valables et immuables ? Et avec les jugements prononcés
durant cette période en se basant sur ces principes ? Comment est-il possible que
les auteurs et exécutants de pareils crimes de guerre et crimes contre l’Humanité
restent encore impunis ? Il faut souligner que nonobstant les efforts faits par les officiels slovaques, les « Décrets Benes » ne sont pas parties intégrantes du traité de paix, mais bien une action diabolique nationaliste contre une minorité établie ici depuis un millénaire, en vue de sa liquidation. Plus de soixante ans après la fin de la 2ème Guerre Mondiale, il n’existe plus ni victorieux ni vaincus, seulement des offensants et des victimes, des hommes, les uns et les autres. Sur les bases exposés ci-dessus, nous, citoyens de l’Union Européenne ou démocrates d’autres pays hors de l’UE, nous nous adressons avec la pétition ci-dessous au Parlement de l’Union, et demandons réparation pour les citoyens tchécoslovaques ayant fait partie des minorités allemandes et hongroises, pour la période de 1945/1948, concernant les abus, injustices et violences subies durant cette période et du fait de l’existence de la jurisprudence existant encore aujourd’hui. Nous demandons respectueusement au Parlement de l’Union de mettre à son ordre du jour l’examen de cette situation et notamment les décisions prises par les autorités Tchécoslovaques d’alors et qui concerne gravement les minorités hongroises et allemandes. Nous demandons également
si cette législation peut être mise en conformité avec le système juridique de l’Union
Européenne. Nous soussignés, sur la base indéfectible de notre attachement à la Justice et à la Défense des Droits de l’Homme, demandons à la Slovaquie, en tant que partie intégrante de la République Tchécoslovaque d’alors, de fournir une réparation morale et matérielle à ses ressortissants de l’ancienne Tchécoslovaquie, pour les humiliations, pour les souffrances physiques et morales subies durant la période incriminée. Nous demandons également que les
collectivités afférentes à ces minorités brimées (églises, institutions et associations)
soient incluses parmi les bénéficiaires de ces dédommagements, qui nous l’espérons
seront à la hauteur des avanies subies. Mais par notre signature également, nous élevons solennellement notre voix contre ce déni de justice et de sa légitimation récente. Nous sommes convaincus qu’avec cette démarche nous renforcerons la véritable réconciliation Hungaro-Slovaque. Nous demandons respectueusement au Parlement de l’Union Européenne, de sommer la Slovaquie d’invalider la législation anti minoritaire valable encore à ce jour, y compris la loi interdisant la possibilité de demander réparation concernant des faits et des abus datant d’avant le 25 février 1948. De plus, nous demandons que les autorités actuelles slovaques, en tant que représentants de la Nation (anciennement tchéco-slovaque), présentent des excuses solennelles envers les minorités hongroises et allemandes ainsi qu’à leurs descendants pour les crimes passés et restés impunis. Nous demandons que l’Etat Slovaque accorde avec équité des dédommagements pour réparer les confiscations de biens, les tortures morales, les injustices subies par toutes ses minorités, et qu’il demande des comptes et poursuive ses citoyens, encore vivants, auteurs de ces faits inqualifiables et contraires aux Principes inaliénables des droits de l’Homme. Dans le cas d’une absence de réponse convenable et favorable à nos arguments et requêtes, nous demandons à ce que, conformément à l’art. 6 alinéas 1 et 2 et à l’art. 7 du Traité de Maastricht, le Conseil entame les procédures de suspension de certains droits de l’Etat membre pour avoir « constaté l'existence d'une violation grave et persistante (…) des principes Je connais le contenu de la pétition et je confirme mon accord par ma signature: http://www.vilagmagyarsag.com/benes.
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